Transition énergétique d’une PME du transport : du diesel au BioGNV

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Crédits : Rémi Rigaud

MEGEVAND Frères, une entreprise familiale de transport routier de marchandise et de prestations logistique, a réuni, en septembre dernier, leurs clients, partenaires et collaborateurs afin de faire un bilan de dix ans de transition énergétique. L’occasion de revenir sur l’utilisation de véhicules roulant au GNV/BioGNV, qui constitue une solution simple et pertinente pour décarboner le secteur du transport et de parler du futur de cette filière en plein développement.

Décarboner le transport : un enjeu majeur

Le secteur du transport routier est au cœur des enjeux de transition énergétique. Encore largement dépendant du diesel, il représente une part importante des émissions de gaz à effet de serre. En France, 35% des émissions de CO₂ sont dues aux transports et notamment aux transports de marchandises. Afin que le transport routier reste incontournable et complémentaire aux transports ferroviaire et fluvial, celui-ci doit se décarboner. Pour répondre aux objectifs de neutralité carbone, les acteurs du secteur explorent plusieurs alternatives : BioGNV, biocarburants, hydrogène et électricité.

Une décennie de transport au GNV/BioGNV : un pari devenu réalité

Le département de la Haute-Savoie est pionnier dans l'utilisation du GNV. Aujourd'hui, plusieurs transporteurs du territoire roulent au BioGNV pour le compte de leurs clients dans la Vallée de l'Arve, comme par exemple l'entreprise MEGEVAND Frères.

Précurseur dans l'utilisation de véhicules roulant au BioGNV depuis 2015, cette entreprise s’inscrit aujourd’hui comme un exemple concret de décarbonation. 

Leur démarche repose sur une approche pragmatique : tester, adapter et intégrer des solutions comme le GNV, le BioGNV, ou encore le HVO (huile végétale hydrotraitée), en fonction des usages et des contraintes logistiques. En parallèle, l’entreprise mise sur la collaboration avec ses clients pour optimiser les flux, réduire les trajets à vide et sécuriser les investissements dans des véhicules plus propres. Cette stratégie globale illustre une volonté forte de concilier performance économique et responsabilité environnementale. Et représente pour leurs clients une réelle opportunité de diminuer leur part de CO₂.

Retour sur le "Projet Équilibre", fer de lance en Haute-Savoie

Lancé en 2015, le "Projet Équilibre" a réuni plusieurs transporteurs de la vallée de l’Arve autour d’un objectif commun : amorcer la transition vers des carburants alternatifs, malgré l’absence initiale d’infrastructures. L'entreprise MEGEVAND Frères a été moteur dans cette initiative, contribuant à la création de la première station GNV à Saint-Pierre-en-Faucigny et à l’expérimentation des premiers véhicules gaz. 

Ce projet a permis de structurer une filière locale, de lever les freins techniques et économiques, et de démontrer que le GNV et le BioGNV sont des solutions viables pour le transport routier de marchandises.

"Il faut en général dix ans pour maîtriser une technologie. Aujourd’hui nous pouvons dire que nous maîtrisons le BioGNV et les biocarburants, à la fois d’un point de vue industriel, de la maintenance, de l’avitaillement et de ses coûts." 

Richard Lecoupeau, dirigeant du Cabinet 2C Consulting

Quelques points clés : 

  • 68 % des kilomètres réalisés hors gasoil, ce qui représente plus de deux tiers des kilomètres parcourus avec des carburants alternatifs.
  • La création d’une boucle locale : ce circuit court permet de valoriser les déchets agricoles des exploitations agricoles environnantes, tout en renforçant l’autonomie énergétique du territoire.
  • Une contribution à la baisse des émissions de CO₂ du secteur routier du territoire. Une démarche qui montre qu’un transport routier peut être plus propre sans renoncer à la performance.

Le BioGNV : un levier pour décarboner le secteur des transports

À l’horizon 2033, la filière vise un objectif clair pour le développement du BioGNV : 100 % de BioGNV dans les stations d’avitaillements, avec un taux de 50 % avant la fin de l’année 2025. 

Selon la base carbone de l'Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), l'utilisation du BioGNV permet de réduire jusqu'à 80 % les émissions de CO₂ par rapport aux véhicules diesel (norme Euro VI).

À terme, recourir massivement au BioGNV pourrait permettre d’éviter des millions de tonnes de CO₂ par an, tout en réduisant la pollution de l’air dans les zones densément peuplées.