Mieux consommer, c’est aussi faire évoluer son installation de chauffage lorsque c’est nécessaire. Parmi les solutions disponibles, la pompe à chaleur hybride (PAC hybride) associe une PAC électrique de puissance modérée et une chaudière gaz à très haute performance énergétique (THPE). En plus des économies d’énergie et des baisses d’émissions de CO2, elle offre un atout supplémentaire essentiel : apporter de la flexibilité au réseau électrique.
Comment fonctionne la PAC hybride ?
La PAC hybride gaz se compose :
- d’un module pompe à chaleur électrique air/eau de puissance généralement inférieure ou égale à 8 kW ;
- d’un module chaudière gaz à très haute performance énergétique (THPE) d’une puissance comprise entre 15 et 30 kW.
Son système de régulation intelligent utilise de manière performante le module PAC et/ou le module chaudière gaz selon les modèles en fonction :
- des températures extérieures, en donnant la priorité à l’équipement au meilleur rendement ;
- du prix des énergies ;
- des émissions de CO2 ;
- des pointes de consommation électrique.
Lorsque les températures sont douces, la PAC électrique récupère la chaleur contenue dans l’air extérieur pour chauffer le logement. En période froide, la chaudière gaz THPE prend progressivement le relais : c’est l’équipement le plus performant pour assurer la continuité du chauffage de l’habitation et de l’eau chaude sanitaire.
- Résultat : 30 à 40 % d’économies d’énergie par rapport à une chaudière d’ancienne génération.
Économie carbone : - 70 % d’émissions de CO2 toute l’année (- 90 % avec un contrat gaz vert)
La PAC hybride est plus performante par grand froid et s’adapte à la configuration existante du logement (isolation et radiateurs en place). Elle peut également être utilisée à des fins de rafraîchissement via des ventilo-convecteurs ou des planchers chauffants réversibles.
Le coût d’une PAC hybride est en moyenne de 9 000 à 15 000 euros TTC pose comprise , auquel il faut ajouter 220 à 270 € d’entretien annuel. La PAC hybride est éligible à l’ensemble des aides de l’État dont bénéficient les PAC air-eau, ce qui réduit fortement son coût d’installation :
- Une aide liée aux certificats d’économies d’énergies (CEE) comprise entre 2 500 et 4 000 euros selon les revenus du ménage ;
- Le dispositif MaPrimeRénov qui peut atteindre 5 000 euros pour les ménages les plus modestes ;
- Le taux de TVA réduit à 5,5 % ;
- L’éco-prêt à taux zéro…
Bon à savoir : dans les immeubles d’habitation où la PAC hybride ne peut pas encore être posée, l’installation d’une chaudière THPE seule en remplacement d’une ancienne chaudière est efficace avec un gain immédiat : - 30 % de consommations d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre et réduction de la facture d’énergie.
[1] Fourchette indicative de prix TTC fourni posé pour la PAC hybride gaz (avec un dimensionnement de la PAC compris entre 4 et 8 kW et hors travaux annexes) - estimation basée sur prix constatés en 2024.
Tous les scénarios prospectifs énergétiques intègrent un fort besoin de PAC hybrides
Un essor des installations de PAC hybrides dans les logements français sera indispensable pour atteindre les objectifs européens de décarbonation (Fit for 55). Les études prospectives intègrent toutes cet équipement, avec des volumes importants dès 2035 et à l’horizon 2050 :
- L’étude « Perspectives Gaz 2024 » prévoit 1,4 million d’unités installées dès 2035 pour plus de 10 millions de logements chauffés au gaz.
- A l’horizon 2050, 2,5 millions de logements pourraient être équipés d’une PAC hybride selon l’étude « Futurs Energétiques 2050 » de RTE. Le rapport « Transitions 2050 » de l’ADEME estime même ce chiffre à 5,7 millions.
La PAC hybride occupe une place importante dans ces différents scénarios notamment pour atténuer les tensions sur le réseau électrique lors des pics de demande. En effet, lorsque les températures sont froides et que la demande de chauffage est très forte, la PAC hybride a recours au module gaz pour limiter cette pointe de consommation d’électricité.
La PAC hybride assure l’équilibre du système énergétique en s’appuyant sur la complémentarité des énergies.
Bon à savoir : en période de pointe hivernale, le gaz peut fournir plus de 40 % des besoins d’énergies.
Comme tous les équipements gaz, les PAC hybrides sont compatibles avec le gaz vert.
Biométhane, un gaz renouvelable incontournable au mix énergétique français | Just decarb
D’autres pays plébiscitent déjà le développement de la PAC hybride :
- Aux Pays-Bas, une pompe à chaleur sur trois est hybride. Après avoir décidé une approche 100 % électrique, le pays a été confronté à des tensions extrêmes sur les réseaux d’électricité… et imposé l’installation de PAC hybrides en maisons à partir de 2026.
- En Italie, après la mise en place d’aides à l’achat très incitatives, plusieurs dizaines de milliers de foyers se sont équipés de PAC hybrides.
- L’Allemagne a mis en place des aides très avantageuses (primes, prêt bonifié) ainsi qu’un tarif de l’énergie spécifique pour les pompes à chaleur hybrides.
- Au Québec, les ventes de PAC hybrides sont vues comme une solution pour réduire à la fois les émissions de CO2 liées au chauffage et les pressions sur le système électriques en périodes de grand froid. Leurs ventes ont fortement progressé entre 2022 et 2024 pour atteindre environ 5 000 unités.
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