Les solutions hybrides au service de la décarbonation des bâtiments

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PAC HYBRIDE
Crédits : GRDF

Objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050, urgence climatique, augmentation des prix de l’énergie… dans ce contexte, réduire l’empreinte carbone des bâtiments tertiaires publics est devenu un enjeu majeur pour les collectivités. Parmi les solutions disponibles, la pompe à chaleur (PAC) hybride gaz qui associe intelligemment une chaudière gaz à haute performance et une pompe à chaleur électrique, est à la fois efficace, mature et compétitive.

Comment remplacer la vieille chaudière de l’école primaire ou de la salle polyvalente pour satisfaire les enjeux environnementaux sans mettre à mal les finances de la collectivité et garder une même qualité de service ? La PAC hybride s’avère bien souvent être la solution la plus pertinente pour la rénovation thermique des bâtiments tertiaires publics.

Un confort optimal assuré

En effet, elle s’adapte parfaitement aux bâtiments anciens grâce à sa compatibilité avec les réseaux de chauffage et les radiateurs existants. Elle assure également un confort optimal dans des bâtiments souvent vastes et exigeants, même en période de grand froid. « Avec cette solution, la continuité de disponibilité est assurée, même en cas de maintenance ou même de panne de la pompe à chaleur puisque la chaudière gaz prend le relais », souligne Daniel Lheritier, responsable du pôle tertiaire et industrie Île-de-France chez GRDF.

Compatibilité avec le gaz vert

En termes d’investissement, cette solution hybride est économiquement avantageuse : la pompe à chaleur est dimensionnée sur les besoins de base, donc d’une puissance et d’un coût raisonnables. La chaudière gaz assure la demande de pointe et permet de soulager le réseau électrique en période hivernale. C’est le fameux mix énergétique, qui sera de plus en plus vert puisque cette solution est parfaitement compatible avec le biométhane, dont l’intégration dans le réseau est en constante augmentation. Enfin, diverses subventions de l’État et de plusieurs syndicats d’énergie d’Île-de-France (SIGEIF, SEY78, SDESM) accompagnent l’émergence de cette solution hybride gaz dans le secteur tertiaire public.

La sobriété au rendez-vous

Remplacer une chaudière gaz ancienne génération par une PAC hybride, c’est 30 à 40 % d’économies d’énergie à la clé. Côté décarbonation, la performance est aussi au rendez-vous avec 70 % d’émissions de CO₂ en moins, voire 90 % si l’installation de la PAC hybride est combinée avec la contractualisation d’un contrat gaz vert. Un bon levier pour se rapprocher des exigences du Décret Tertiaire et accélérer sa transition énergétique !

Pour parvenir à de tels résultats, il convient de s’entourer d’experts qui maîtrisent parfaitement ces équipements. Les équipes de GRDF sont présentes pour accompagner les collectivités qui le souhaitent. « Avec la PAC hybride, il est essentiel de dimensionner correctement l’installation, souligne Daniel Lheritier. Notre connaissance du marché et de ses acteurs nous permet de mettre à leur disposition des listes d’acteurs fiables et expérimentés pour concrétiser leur projet : bureaux d’études, fabricants, installateurs. » 

Made in Ile-de-France

Décarboner les bâtiments publics, c’est bien. En maintenant des emplois locaux et en participant à la réindustrialisation de la région, c’est encore mieux ! Plusieurs sites de production de PAC hybride existent en France avec par exemple deux fabricants basés en Île-de-France : Vaillant, qui propose des équipements destinés aux installations des particuliers, et SEET dont la production s’adresse au tertiaire et à l’industrie. 

La PAC hybride favorise la rénovation progressive  des bâtiments. Avec sa PAC de faible puissance,  elle évite les surcoûts et le surdimensionnement du système de chauffage une fois la rénovation globale achevée.

Jean-Charles Colas-Roy, Président de l’association Coénove

Sur le terrain

« La PAC Hybride s’inscrit dans notre objectif d’autonomie énergétique des bâtiments communaux. » Alphonse Boye, maire de la commune de Marolles-en-Brie.

Marolles-en-Brie, commune du Val-de-Marne de près de 5 000 habitants, s’est lancée depuis quelques années dans une politique de diminution de sa consommation d’énergie et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. « La flambée des prix de l’énergie en 2023 a confirmé que nous devions nous investir davantage dans cette démarche », souligne Alphonse Boye, le maire de la commune depuis 2020.

Avant de se lancer dans les travaux, la mairie de Marolles-en-Brie a fait réaliser un audit énergétique de l’ensemble du patrimoine bâti de la Ville par un bureau d’étude.  « Cela nous a servi de base pour élaborer le plan d’action à mener », relate l’élu. Le premier grand chantier de cette démarche de décarbonation a été la rénovation de la Maison des Arts et de la Musique Alain Josse, qui abritent des salles de musiques et d’arts plastiques mais aussi un grand dojo pour les arts martiaux. 

Pour choisir la meilleure solution, la commune a été accompagnée : « En collaboration avec GRDF, nous avons mené une étude comparative des trois modes de rénovation possibles, en tenant compte des usages du bâtiment. » Les solutions PAC 100% électrique, chaudière gaz et PAC hybride gaz ont ainsi été étudiées.

L’hybridation se place rapidement en tête. « Cette solution présente un équilibre idéal entre investissement, confort thermique et retour sur investissement, analyse Alphonse Boye. Les 68 % d’économie de consommation de gaz annoncés ont été décisifs ! »

Mais la municipalité ne se contente pas de cette solution et la complète avec la création d’une centrale photovoltaïque qui alimente directement la PAC hybride, pour une meilleure optimisation du système. « Je souhaitais une solution complète, explique l’élu, pour que les bâtiments de la ville soient autonomes d’un point de vue énergétique, et que le coût de l’énergie ne pèse plus sur les finances de Marolles .» 

Le système, en service depuis fin février, offre le confort thermique attendu dans le bâtiment. « Nous ferons un bilan à la fin de l’année pour valider l’exploitation de l’installation. » Le prochain chantier ? « En ce moment nous préparons la rénovation énergétique et phonique des écoles ». Les idées et les projets ne manquent pas pour décarboner Marolles-en-Brie !