Île-de-France : les supers-pouvoirs des biodéchets

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Chez GRDF, nous avons pour objectif de multiplier par cinq la production de gaz vert d'ici à 2030 ! La valorisation des biodéchets collectés est cruciale pour y parvenir. Depuis janvier 2024, le tri à la source des biodéchets est obligatoire pour tous et offre une opportunité de limiter notre impact environnemental et de produire de l’énergie renouvelable. Les biodéchets, bien collectés, déconditionnés et hygiénisés, peuvent alimenter les unités de méthanisation. La méthanisation valorise doublement ces déchets : en énergie, le biogaz et en matière, le digestat. Ainsi la gestion des biodéchets s’intègre parfaitement à la stratégie de décarbonation des collectivités dans une véritable logique d’économie circulaire. 

Ce dossier présente plusieurs projets marquants menés en Île-de-France, comme celui de l'intercommunalité Est Ensemble, qui a adapté son système de collecte des ordures ménagères pour intégrer la collecte des biodéchets dans les différentes villes lors du renouvellement de son marché de collecte. Est également mise en lumière la société VALOPS, qui transforment les biodéchets pour la méthanisation. En diversifiant son activité, cette entreprise devient un acteur clé dans la chaîne de valeurs de production de gaz vert et créent des emplois locaux.

Amelie Sanz

Amélie Sanz, Directrice adjointe territoires Île-de-France Est et en charge du sujet biodéchets, GRDF

Est Ensemble adapte la collecte des déchets alimentaires à ses territoires

En 2023, Est Ensemble, Etablissement Public Territorial réunissant 9 villes du Grand Paris, a profité du renouvellement de son marché de collecte des déchets pour mettre en place une collecte séparative des biodéchets ! En confiant la collecte des déchets alimentaires à l’entreprise Moulinot, le territoire a mis en place 2 modes de collecte : 5 villes ont fait le choix du porte-à-porte pour les zones pavillonnaires et de l’apport volontaire pour les centres-villes et l’habitat collectif, les 4 autres villes ont choisi d’être à 100% en points d’apport volontaire.  

Les bénéfices de cette démarche sont immédiats. Les biodéchets sont valorisés et leur collecte a pour conséquence positive de limiter la production des déchets d’ordures ménagères. En 2024, avec 2 400 tonnes de déchets alimentaires collectées, Est Ensemble est passé de 280 kg par habitants en 2022 à 263 kg par habitants d’ordures ménagères.

Une baisse significative permettant de limiter les tonnages d’ordures traitées par le SYCTOM (environ 13,5% des tonnages de l’année) et donc d’en diminuer les émissions de gaz à effet de serre associés à leur incinération.  

Pour encourager la collecte, Est Ensemble a multiplié les actions de sensibilisation auprès du grand public. Explications pédagogiques, distributions de bio-sceaux en porte à porte, sur les marchés, à la sortie des écoles et des métros, en pied d’immeuble en lien avec les bailleurs... un dispositif complet pour familiariser les usagers à un nouveau geste de tri et leur faire comprendre qu’une fois encore ils peuvent être à leur échelle des acteurs importants de la décarbonation.    

VALOPS : des biodéchets à l’énergie verte

Nangis, en Seine-et-Marne, VALOPS redonne vie aux biodéchets d’Île-de-France.
L’objectif ? Relier les villes productrices de déchets aux campagnes qui les transforment en gaz vert grâce à la méthanisation agricole.

« Nous réceptionnons les biodéchets, les trions, séparons les emballages, puis broyons l’organique en une « soupe » hygiénisée à 70°C pour éliminer les pathogènes. Cette matière est ensuite envoyée en centre de méthanisation pour devenir du biométhane et du digestat », explique Anthony Baudin, président de VALOPS.

 

VALOPS va au-delà du recyclage ! Dès son ouverture, l’entreprise a intégré des travailleurs en situation de handicap pour  déconditionnement manuel. VALOPS mise également sur l’éducation en accueillant des jeunes pour leur faire découvrir le tri et la méthanisation. « Chacun peut agir pour la transition écologique », a déclaré Anthony Baudin.

Avec VALOPS, les déchets d’aujourd’hui sont déjà l’énergie de demain. Une belle aventure humaine et environnementale !

De l'innovation locale à l'ambition régionale, l’Île-de-France s’engage !

Un an après l'obligation de tri des biodéchets, l'Île-de-France avance à grands pas ! 

Toutes les collectivités franciliennes ont lancé au moins un dispositif de tri à la source . D'ici 2026, deux tiers des Franciliens bénéficieront de ces solutions, grâce à un travail collectif et ambitieux : 80 % des collectivités ont finalisé leurs études préparatoires en 2024. 

Cependant, des défis financiers persistent pour les collectivités. La collecte des biodéchets demande en effet des ressources importantes pour les transformer en gaz verts et fertilisants. La Région Île-de-France soutient cette transition avec 133 projets financés depuis 2016, totalisant 12,2 millions d'euros.  

Pour continuer d'augmenter la part de gaz vert dans le réseau de gaz, il est impératif que nous unissions nos efforts avec les collectivités. En mettant en place des collectes de biodéchets et en sensibilisant les citoyens aux gestes de tri, l’entière exploitation du potentiel de ces ressources est possible. Cette démarche est cruciale pour notre transition énergétique et pour assurer la souveraineté énergétique de nos territoires.

Amélie Sanz

Un potentiel à transformer en succès !

Saviez vous que l’Île-de-France produit 1,3 million de tonnes de biodéchets par an ? Parmi eux, on retrouve les déchets verts, les restes de repas et le gaspillage alimentaire.  

Une grande partie de ces déchets échappe encore à la collecte. Helder de Oliveira, Directeur de l’Observatoire Régional des Déchets d’Île-de-France, souligne l’ampleur du défi : "Rien qu’en 2023, 351 000 tonnes de déchets verts ont été captées, contre 150 000 tonnes non collectées. Pour les déchets de cuisine, on atteint 11 110 tonnes captées sur un total de 362 000 tonnes." Un immense potentiel à exploiter ! 

Pour y parvenir, plusieurs axes sont à privilégier pour Helder de Oliveira. D’abord, l’ergonomie : « Il faut suffisamment de collectes, de bacs, il faut que les solutions soient simples pour les trieurs. » Plus c’est pratique, plus ça fonctionne ! Par ailleurs, il est indispensable que « la communication soit massive, simple et accessible à tous » ; que la réglementation continue de jouer un rôle clé ; et qu’enfin « nous incitions financièrement les administrés à adopter des comportements responsables. »  

Si des progrès sont réels, la marge de progression est immense. En agissant ensemble, nous pouvons transformer nos biodéchets en ressources et faire de l’Île-de-France un modèle du tri !