MaPrimeRénov’ : une année de transition

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Depuis le 1er janvier 2024, MaPrimeRénov’ se décline en 2 axes :

  • le Parcours par geste pour réaliser un ou plusieurs travaux de rénovation énergétique ;
  • le Parcours accompagné pour effectuer un projet de travaux de rénovation globale.

Pour rappel, cette aide financière a été mise en place en 2020 afin de permettre aux particuliers, sous conditions de ressources, de financer des travaux de rénovation énergétique pour une maison individuelle ou un appartement de plus de 15 ans (résidence principale).

Un big bang raté

En début d’année, une réforme ambitieuse a revu en profondeur le dispositif afin de favoriser les rénovations globales jugées plus efficaces en matière de rénovation énergétique.

La rénovation d’ampleur est recommandée pour les habitations ayant une consommation énergétique importante. Cela se traduit par la réalisation plusieurs travaux dans une démarche globale (isolation, chauffage, ventilation) pour faire des économies d’énergie importantes et augmenter la performance énergétique du logement. A l’inverse, la rénovation par geste consiste à effectuer un ou plusieurs travaux, comme le remplacement d’un système de chauffage, de manière indépendante l’un de l’autre.

Pour décarboner les logements, dans un contexte de transition énergétique, la rénovation d’ampleur est une solution vertueuse. Toutefois, dans les faits, elle est forcément plus difficile à mettre en œuvre de par l’ampleur des travaux à réaliser. Sans compter le coût financier avec souvent un reste à charge important pour les ménages malgré les aides.

Une réforme trop précipitée ?

Avant même la mise en place de la réforme, de nombreuses interrogations se sont fait entendre quant aux modalités d’application trop lourdes et trop complexes.

Ces dernières ont conduit à une chute du nombre de demandes et au décrochage du marché de la rénovation énergétique. Ainsi, au premier trimestre 2024, une baisse de 43% des demandes a été observée par rapport au même trimestre de l’année précédente. Par ailleurs, durant cette même période, seulement 5 584 logements ont été rénovés dans le cadre de rénovations d’ampleur. A l’inverse, 72 450 rénovations ont été effectuées par geste.

Dans ce contexte, les objectifs fixés pour 2024 ont été revus à la baisse. On mise désormais sur 140 000 rénovations globales, reportant à 2025 les 200 000 rénovations d’ampleur envisagées initialement.

Des évolutions pour sauver la rénovation énergétique

Depuis le 15 mai dernier, les travaux par geste ont été largement réintroduit dans le dispositif.

Les pouvoirs publics ont décidé de revoir les règles fixées initialement pour apporter plus de souplesse :
Ainsi, les logements classés F et G selon le Diagnostic de performance énergétique (DPE) peuvent à nouveau bénéficier du dispositif par geste, et il n’est plus obligatoire de réaliser en premier geste un remplacement d’équipement de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire. 
Le particulier a désormais le choix de réaliser les gestes qu’il souhaite à condition que les travaux soient bien éligibles à l’aide et que les équipements remplissent les critères techniques nécessaires. 
Par ailleurs, le DPE n’est plus obligatoire pour la rénovation par geste. En revanche, l’audit énergétique demeure obligatoire pour les rénovations globales.
Enfin, il est désormais possible pour le particulier qui souhaite acquérir un bien de déposer un dossier de demande alors qu’il n’est pas encore propriétaire du bien. 

Quelle évolution pour demain ?

MaPrimeRénov’ souffre d’un manque de lisibilité qui résulte pour beaucoup d’une réglementation trop changeante.

Avant même la réforme, et malgré une enveloppe budgétaire en augmentation depuis plusieurs années, le nombre de chantiers financés a chuté de 17 % en 2023. En outre, le nombre de dossiers de demandes d’aide déposés a également chuté de 65 % entre le 1er trimestre 2024 et le 1er trimestre 2023.

Pour finir, il convient de rappeler que ces nouvelles dispositions ne sont que temporaires. En effet, elles ne devraient pas s’appliquer au-delà de la fin d’année et une nouvelle réforme devrait voir le jour afin de promouvoir la rénovation d’ampleur pour accélérer la décarbonation des logements et la transition écologique.