La généralisation du tri à la source des biodéchets va permettre de limiter les quantités de déchets incinérés ou enfouis, en offrant de nouvelles voies de valorisation à ces déchets que nous produisons tous au quotidien. Solution déjà mature, la méthanisation constitue un moyen vertueux pour valoriser ces biodéchets, en permettant le retour au sol de la matière et la production de gaz vert. Avec un potentiel de plus de 5,5 millions de tonnes de biodéchets mobilisables chaque année en France, le développement de cette nouvelle filière représente de forts enjeux, en termes de création d’emplois locaux, de production d’énergie renouvelable et d’agriculture durable.
La valorisation des biodéchets est désormais obligatoire
Depuis le 1er janvier 2024, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire rend obligatoire le tri des biodéchets pour leur valorisation à minima par retour à la terre. Les biodéchets, au sens règlementaire, sont des déchets organiques biodégradables essentiellement alimentaires issus des industries agro-alimentaires, des restaurants et des foyers ménagers. Il s’agit par exemple de toutes les denrées alimentaires de type épluchures de légume, restes de yaourt, déchets de jardin etc. En France, chaque année, un ménage produit en moyenne 83 kg de biodéchets [1], soit un tiers du contenu des poubelles des Français.
La méthanisation : valoriser les déchets et enrichir les sols
La méthanisation, processus biologique qui permet de produire du gaz vert, constitue un moyen vertueux et efficace pour valoriser ces biodéchets. Cette filière en forte progression se trouve au croisement de plusieurs enjeux : l’énergie (production de biométhane), la gestion des déchets (valorisation de la matière organique), le climat (diminution des gaz à effet de serre par captation de méthane) et l’agriculture (retour au sol de la matière au travers du digestat, un engrais naturel).
Aujourd’hui, les 711 sites de méthanisation injectent déjà 13 TWh/an de biométhane dans les réseaux gaziers. En 2030, les biodéchets constitueront un potentiel énergétique mobilisable qui pourrait atteindre jusqu’à 9 TWh/an de biométhane, sur les 50 TWh produits chaque année à cet horizon.
[1] Solagro, GRDF, ADEME – étude Biodéchets : du tri à la source jusqu'à la méthanisation.
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