
Pour son 25e anniversaire, la Commission de régulation de l'énergie a invité ses parties prenantes, dont GRDF, à une célébration sur le thème « Objectif neutralité carbone en 2050 : la régulation, condition de réussite de la transformation ».
A l'occasion de cet événement, Nicolas Deloge revient sur les grandes missions de la CRE et les temps forts de cet anniversaire. Il évoque aussi les travaux menés avec GRDF afin de préparer l'avenir des infrastructures gazières avec le développement des gaz verts.
Pouvez-vous nous résumer les grandes missions de la CRE ?
Depuis sa création, le 24 mars 2000, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) est l’autorité administrative indépendante (AAI) française de régulation du secteur de l’énergie. Ses missions sont définies par le code de l’énergie.
Si l’on résume, dans un système européen intégré, la CRE exerce quatre missions principales :
- Réguler les réseaux et infrastructures d’électricité et de gaz ;
- Garantir le bon fonctionnement des marchés de gros et de détail de l’électricité et du gaz ;
- Opérer les principaux dispositifs de soutien aux énergies renouvelables (instruction des appels d’offres, CSPE, …) ;
- Éclairer le débat public sur les grands enjeux énergétiques.

Crédits : Commission de Régulation de l'Energie.
Que retenir de l’événement que vous avez organisé pour les 25 ans de la CRE ?
Le 4 juin dernier, la CRE a organisé un événement à l’occasion de ses 25 ans, qui a réuni 350 de ses parties prenantes. Il a pris la forme d’une après-midi de conférences avec des intervenants aux profils variés, mais tous des acteurs centraux du secteur :
- Evidemment les gestionnaires de réseau d’électricité et de gaz et nous avons été très heureux que Laurence Poirier-Dietz accepte notre invitation ;
- Mais aussi les fournisseurs et producteurs d’énergie, les élus, les associations de consommateurs, la représentante de la Commission européenne, les investisseurs, etc.
Ce que je retiens en premier lieu de l’évènement c’est la capacité de la CRE à rassembler autour d’elle, ce qui démontre qu’après 25 ans, elle est devenue un maillon central du système énergétique français.
Ensuite, il me semble qu’un point fort est ressorti de l’ensemble des prises de parole : nous sommes tous convaincus de l’impératif de la décarbonation et que tous les moyens et énergies doivent être mobilisés pour y parvenir. L’électricité et les gaz décarbonés auront des rôles complémentaires dans le système énergétique de demain.
Par ailleurs, j’ai également noté avec satisfaction que la régulation était dans son rôle quand elle cherche à rendre possible des avenirs pour les systèmes énergétiques plutôt que de les contraindre à l’excès. C’est un objectif pour la CRE.
Enfin, ce que l’on constate c’est que si des progrès ont été réalisés dans tous les domaines, la régulation doit encore avancer. C’est pourquoi la CRE s’est projetée vers 2030 et a dévoilé à cette occasion ses orientations stratégiques à cinq ans, qui se déploient autour de trois axes : réussir la transition énergétique, répondre aux besoins et enjeux des consommateurs et participer à la construction d’une Europe compétitive et souveraine.
Après l’ATRD7 défini l’an dernier, quels sont les principaux sujets qui vont nous occuper conjointement dans les prochains mois ?
Les tarifs sont une échéance importante pour les gestionnaires de réseaux et pour la CRE. Ils sont l’occasion de se projeter collectivement en termes d’objectifs de régulation sur 4 ans. Cela permet de donner de la visibilité aux utilisateurs du réseau et à l’opérateur.
Pourtant, les travaux ne se résument pas aux évolutions tarifaires tous les 4 ans.
D’une part, il faut accompagner les enjeux actuels du secteur gazier et en premier lieu le développement des gaz verts. La CRE a un rôle central dans la mise en œuvre du droit à injecter les gaz verts sur le réseau mais aussi un rôle dans l’accompagnement et la surveillance du marché des Certificats de Production.
D’autre part, il faut préparer l’avenir. En 2023, la CRE avait publié un premier rapport sur l’avenir des infrastructures issu d’un dialogue fourni avec l’ensemble des acteurs du secteur. Nous avons relancé ces travaux, auxquels GRDF est associé très étroitement, principalement sur le coût à horizon 2050 des infrastructures gazières et la soutenabilité économique du système gazier.