Chaque année, la Semaine européenne de la mobilité (SEM) est l’occasion de mettre en lumière la question de la mobilité durable dans le débat public. Un temps privilégié pour les collectivités, les citoyens et les organisations publiques ou privées de réfléchir et proposer des pistes d’évolution pour nos modes de déplacement.
En 2024, la thématique retenue est celle de l’espace public partagé. Plus de sécurité, moins de pollution et une meilleure qualité de vie pour tous, comment éclairer nos choix pour mieux concevoir, adapter et préserver notre environnement ?
Dans l’ensemble des leviers qui contribuent à dépolluer et assainir la mobilité, la nature du carburant figure au premier rang.
Au-delà de l’étiquette Crit’air 1, une solution qui profite à la collectivité
Si le GNV est reconnu depuis longtemps pour sa contribution à l’amélioration de la qualité de l’air, la réduction de la pollution sonore et la baisse des émissions de CO2 par rapport au diesel, le BioGNV présente encore plus d’atouts.
Issu de la méthanisation, le BioGNV offre les mêmes caractéristiques que le GNV tout en bénéficiant d’une empreinte carbone encore plus faible. En effet, il diminue de près de 80 % les émissions de CO2 par rapport au diesel et atteint des niveaux comparables à ceux de l’électricité si l’on tient compte du cycle de vie des véhicules (ACV)*.
Un contexte règlementaire peu favorable
Pourtant, les pouvoirs publics semblent hésiter à donner à cette alternative toute la place qu’elle mérite en tant que solution déjà disponible pour décarboner le secteur du transport. L’adoption des modifications du règlement CO2 pour les poids lourds par la Commission européenne a d’ailleurs récemment acté une préférence sans équivoque pour les modèles électriques et hydrogène dans les transports routiers, bien qu’ils soient chers ou peu matures techniquement.
Dans ce contexte difficile, on pourrait croire que la filière peine à se projeter vers l’avenir et baisse les bras mais il n’en est rien, au contraire.
Une filière qui continue d’y croire
La croissance de la production de biométhane permet aujourd’hui d’atteindre plus de 30 % de BioGNV dans le GNV distribué en France.
Le nombre de stations d’avitaillement est en constante progression et les immatriculations de véhicules ne cessent de croître, démontrant une conviction forte des acteurs du transport en faveur des solutions gaz pour la décarbonation de la route.
Sur le seul segment des poids lourds, ce sont 20 % de camions, d’autocars et de bus supplémentaires qui circulent au BioGNV/GNV depuis un an. Au classement des alternatives au diesel, le BioGNV/GNV arrive en première position.
Les constructeurs continuent donc d’y croire et étoffent leur gamme : 3 nouvelles motorisations proches de 500 CV arrivent sur le marché pour être encore plus en phase avec les besoins de puissance et d’autonomie propres au secteur du transport routier.
Même l’idée du rétrofit au BioGNV de véhicules existants commence à s‘imposer comme alternative complémentaire crédible notamment pour les flottes de véhicules utilitaires légers (VUL). L’ADEME a d’ailleurs travaillé à une étude comparative des différentes options de rétrofit qui confirme l’intérêt de cette solution en analyse de cycle de vie (ACV).
Des initiatives qui parlent d’elles-mêmes
La dynamique est donc bien réelle et elle concerne l’ensemble du territoire français. Quelques exemples d’actions concrètes initiées localement permettent d’en apprécier la variété des formes :
Auvergne-Rhône-Alpes
Ouverture de 3 stations d’avitaillement publiques BioGNV/GNV dans le secteur de Valence, portée Drôme Energie Distribution et un consortium d’acteurs locaux très engagés, dans une démarche d’économie circulaire.
Bourgogne-Franche-Comté
La Caisse d’Epargne régionale a fait le choix de mettre en place une navette roulant au BioGNV/GNV pour acheminer quotidiennement ses salariés de Besançon dans ses bureaux de Dijon.
Hauts-de-France
70 % des bennes à ordure de la Métropole européenne de Lille circuleront alimentées au BioGNV d’ici la fin de l’année 2025. Les déchets produisant du biométhane seront ainsi collectés avec des véhicules qui utilisent du BioGNV !
Ile-de-France
Pendant des Jeux olympiques de Paris, 171 des 700 bus mis à disposition des accrédités, des athlètes et des officiels roulaient au BioGNV, tout comme 61 des 300 navettes destinées aux spectateurs.
Nouvelle-Aquitaine
Les syndicats d’énergie deviennent des acteurs du transport et se mobilisent pour ouvrir des stations BioGNV/GNV via le réseau TEMOB en Aquitaine. 5 projets sont en cours et de nouvelles initiatives émergent.
Pays de la Loire
Une expérimentation est en cours pour procéder au rétrofit des cars du territoire vers le BioGNV, un projet soutenu par la Région, l’opérateur Transdev et le constructeur Scania.